WAIMES / MALMEDY Un entrepreneur part réparer des maisons ravagées par la guerre

écrit par francois.detry
le 04/03/2023
Guerre en Ukraine ( photo "Le Monde")

Un an après le début de la guerre, l’ASBL Convoi de la solidarité Belgique ne baisse pas les bras : elle se prépare pour sa 9e mission, la plus importante. Avec, entre autres objectifs, de rendre habitables des logements ravagés lors des combats.  

Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, certains ont tendance à baisser les bras, lassés par des combats qui paraissent s’enliser. Mais l’ASBL Convoi de la solidarité Belgique, qui compte dans ses rangs de nombreux Liégeois, mais dont le siège social est situé à Malmedy, chez Jonathan Nouichi, ne baisse pas la garde, elle. La preuve avec son neuvième convoi, qui sera le plus important de la série.

« C’est la plus grosse mission depuis le début », confirme Jonathan Nouichi. En termes de durée, soit 15 jours, mais aussi parce que l’équipée compte dix personnes. Le semi-remorque transportant le matériel est parti le1 er mars, de Battice, tandis que les participants quitteront le pays le 5, en direction de Liubashivka et de son hôpital, que l’ASBL a déjà bien épaulé.

La mission comptera cependant un volet inédit : le début de la reconstruction de maisons démolies. Avec à la manœuvre entre autres un gestionnaire de chantiers d’Ondenval (Waimes), Thibault Houart, qui viendra avec du matériel. « On va étanchéifier les châssis, les portes, les toitures… », indique-t-il. L’entreprise de couverture Finn-Roof, de Bütgenbach, elle, a donné des matériaux. Un électricien d’origine ukrainienne mais vivant en Belgique sera aussi du voyage.

Des particuliers se sont aussi montrés généreux. Tel ce couple de Verviers, Armand et Monique, qui a offert son troisième groupe électrogène neuf, outre divers ustensiles tels que des becs à gaz, des bougies…

Thibault Houart, de l’entreprise Gestho, espère rendre plus salubres des maisons très abîmées dans la région de Kherson, durant les deux semaines que durera son séjour. « Je n’ai aucune expérience dans l’humanitaire, explique le Waimerais. Jonathan Nouichi est un ami et j’ai suivi toutes les étapes de son projet. Au cours d’une discussion, il m’a proposé de l’accompagner. En Ukraine, il y a déjà des associations qui réhabilitent des bâtiments. Mais elles manquent de moyens et nous, nous en apporterons. J’ai vu des photos prises par Jonathan lors de ses premières missions. On voit des bâtiments couverts de bâches de l’OTAN. Mais elles n’ont pas l’air de bien tenir ».

Pour disposer de quoi réparer, Thibault Houart a sollicité ses fournisseurs et ceux-ci lui ont offert des pare-pluie, des moyens de fixation, des têtes d’étanchéité, du plexiglas ou de l’outillage qu’on laissera là-bas. Par contre, pas de bois dans le semi-remorque : il y en a déjà là-bas. Un an après, l’élan de générosité a faibli chez certains. L’émotion du début a fait place à une détermination durable. « Les Ukrainiens sont impressionnés qu’on vienne toujours sur place », commente Jonathan Nouichi. Lequel compte bien développer encore la palette de coups de pouce made in Wallonie, avec un projet d’échange de personnels médicaux. Un partenariat serait instauré entre le CHC Mont Legia et l’hôpital de Liubashivka. Avec des chirurgiens ukrainiens qui pourraient venir se perfectionner en Cité ardente et des infirmiers d’ici qui pourraient aller prêter main-forte dans les unités de soins là-bas.

(Vlan/ Echos du 01.03.2023)

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33 tonnes d’aide expédiées en Ukraine par l’ASBL de Malmedy

Une trentaine de personnes ont chargé, vendredi, à Herve, un semi-remorque de matériel humanitaire. Destination : l’Ukraine, avec 33 tonnes de matériel à livrer dans ce pays en guerre.

Une trentaine de personnes se sont retroussé les manches vendredi à Herve pour charger un semi-remorque qui a pris la route dans la foulée vers l’Ukraine. Le bahut a traversé la frontière avec la Pologne ce dimanche matin.

Il s’agit du huitième envoi pour l’ASBL Convoi de la solidarité Belgique, basée à Malmedy. Ce chargement, explique Jonathan Nouichi, responsable de l’association malmédienne, a été un « moment de partage, de coopération et surtout d'émotions ». Car Convoi de la solidarité Belgique n’a pas été la seule à fournir du matériel pour cette expédition, même si elle avait fourni environ 95 % du volume, ajoute-t-il. L’association Solidarité Ukraine Namur avait aussi amené une palette à destination de Kiev. De même, l’association Ukr Aid Now, basée à Andrimont, a fourni des colis, à destination de la région de Gleevatka. L’ASBL Accueil Santé Les Enfants de Tchernobyl, basée à Xhendelesse (Herve), qui cessera ses activités en février, a de son côté permis l’achat de matériel, en puisant dans sa trésorerie, avant de mettre un terme à ses activités. Elle a offert durant une trentaine d’années des séjours à des enfants biélorusses victimes des radiations consécutives à l’accident nucléaire de Tchernobyl, en 1986. Mais désormais, la Biélorussie refuse d’envoyer encore ses ressortissants chez nous.

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Pincement au cœur

« Pour nous, c’est un pincement au cœur, explique André Deru, responsable d’Accueil Santé Les Enfants de Tchernobyl. Mais ça nous a fait plaisir de faire plaisir ». L’ASBL en passe de se dissoudre reçoit de nombreux messages de sympathie sur son site aset.be. Ils seront retranscrits dans un Livre d’or.

Le but du convoi est de rallier Ouman, d’où les dons seront dirigés vers Odessa, Mykolaïv et Kryvyï Rih.

Dans les 33 tonnes, on trouve du matériel médical, des groupes électrogènes, des médicaments, des vivres, des produits d’hygiène, des vêtements chauds, qui devraient s’avérer bien utiles pour la population alors qu’un hiver rude s’annonce, et des bougies qu’on allumera en cas de panne électrique.

Pour aider l’ASBL Convoi de la solidarité Belgique, vous pouvez contacter le 0493/880133

( Par Yves Bastin  Journaliste La Meuse Verviers / 11-2023 )

 

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  • Guerre en Ukraine  ( photo F. Freches)
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