"24H of Le Mans, 100 years of Race History", à "Autoworld", jusqu'au 28 Mai

écrit par YvesCalbert
le 18/04/2023

Il est bien évident que le musée « Autoworld », à Bruxelles, ne pouvait pas ignorer le 100è anniversaire de cette coursemytique que sont les « 24h du Mans », remportées à six reprises par Jacky Ickx (Jacques Bernard Ickx/°Bruxelles/ 1945) ), Champion du Monde des Pilotes d’Endurance, en 1982 et 1983, Vice-Champion du Monde de Formule 1, en 1969 & 1970, Champion d’Europe de Tourisme (division 3, en ETCC), en 1965, Champion d’Europe de Formule 2, en 1967, vainqueur de Paris-Dakar, en 1983, lauréat du « Trophée national du Mérite sportif », en 1968, et proclamé « Sportif belge de l’Année », en 1982.

Soulignons qu’en 1969, notre compatriote avait refusé de courir, pour rejoindre sa voiture, traversant tranquillement la piste, en marchant, se dirigeant nonchalamment vers sa « Ford GT40 Mk1 », avant de prendre le temps d’attacher son harnais de sécurité et de s’élancer, en dernière position, ce qui ne l’empêcha pas de remporter, cette année là, ses premières « 24H du Mans ». Par cette initiative sécuritaire, Jacky Ickx venait, ainsi, de mettre fin à cette ancienne formule de départ. Historique !

Evoquant l’histoire des 24h, venons en donc à cette brillante exposition, intitulée « 24H of Le Mans, 100 years of Race History », organisée en collaboration avec l’ « Automobile Club de l’Ouest », jusqu’au dimanche 28 mai, à « Autoworld », dont l’entrée donne sur l’esplanade du « Cinquantenaire ».

Quinze voitures en relation avec Le Mans – qu’elle ait concouru ou qu’elle ait servi pour des essais – sont exposées, ayant été sélectionnées, avec soin, pour représenter, fidèlement, un bout d’histoire de la plus célèbre des courses d’endurance, … aucun bolide n’étant une réplique.

Evoquons d’abord une « Ford GT40P », de 1966, le modèle exposé ayant été utilisé pour les essais de cette course, qui vit « Ford » détrôner « Ferrari », trois véhicules de la firme américaine – créée, en 1903, par Henry Ford(1863-1947) – s’étant emparé des trois premières places.

A noter que c’est ce même modèle qui fut la vedette du film « Le Mans » (Lee H. Katzin/USA/1971/106′), dont l’acteur principal est l’Américain Steve McQueen (Terrence Stephen McQueen/1930-1980), … qui aurait voulu participer, comme authentique pilote, pour une édition des « 24h du Mans », un rêve qui ne put réaliser vu que sa Société d’Assurances exigeant une somme de trois millions de dollars. A noter qu’il réussit à s’inscrire, avec Peter Revson (1939-1974/décédé lors des essais du « Grand Prix d’Afrique du Sud », sur une « Porsche 908/2 », aux  « 12h de Sebring », en 1970, s’y classant second, lui qui, selon son fils, aurait possédé une centaine de voitures. Anecdote : l’ancien président de la république française, né dans la Ville du Mans, François Fillon (°1954), alors âgé de 17 ans, figure parmi les figurants, Jacky Ickx étant l’un des 41 pilotes professionnels ayant participé au tournage.

« Peugeot 905 Evo 1B », lauréate des « 24h du Mans », en 1992

Parmi les autres véhicules exposés, notons la présence d’une « Peugeot 905 Evo 1B », qui, en 1992, pilotée par le Français Yannick Dalmas (°Le Beausset/1961) et deux Britanniques, Mark Blundell (°Banet/1966) et Derek Warwick (°Alresford/1954), remporta l’épreuve,ainsi que le Championnat du Monde des Constructeurs, son chassis  ayant  bénéficié de la technologie de « Dassault Aviation », son moteur étant proche de ce qui se faisait en  « Formule 1 ».

Qui connait la‘ « Inaltéra », modèle datant de 1976 ? Elle est la première voiture conçue et développée par Jean Rondeau (1946–1985), un pilote et constructeur automobile français, natif du Mans, qui est le seul à avoir remporté, en 1980, en 99 ans, les « 24H du Mans » au volant de sa propre création, ayant Jean-Pierre Jaussaud (1937-2021) comme co-pilote, … qui, quant à lui, remporta l’épreuve mancelle pour la seconde fois, après son succès de 1978,  au volant d’une « Renault Alpine A442 », pilotée aux côtés de Didier Pironi (1952-1987). Notons que, terminant 11è  (meilleur classement féminin de l’histoire) de l’épreuve, en 1977, c’est à bord de cette « Inaltéra » que Christine  Beckers (°Uccle/1943), pilote féminine belge et sa conseur italienne Lella Lombardi (1941-1992) remportèrent, en 1977, la « Coupe des Dames », aux « 24H du Mans », cette dernière étant la seule femme à s’être classée (21è, avec 0,5 point), en 1975, au Championnat du Monde de « Formule 1 ».

A l’occasion de l’ouveture officielle de la présente exposition, le vendredi 31 mars, Christine Beckers fut interviewée sur le podium d’ « Autoworld », par Cindy Legros, reponsable en communication du musée, nous confiant quelques  anecdotes, comme le fait qu’ayant découvert la « Formule 1 », à 15 ans, en assistant, avec son père, à un « Grand-Prix de Belgique », sur le mythique circuit de Francorchamps, elle n’eut plus qu’une idée, contre l’avis de son paternel : devenir une pilote, ce qui ne put se réaliser que lorsqu’elle eut 21 ans, âge minimum requis pour pouvoir le devenir, elle qui  est la seule pilote féminine européenne, à s’être qualifiée, à deux reprises, qui plus est, pour participer aux « 24H de Daytona« , sur une « Inaltera » d’une part, et une « BMW M3 », d’autre part, ayant participé, par ailleurs, à trois éditions du « Dakar », en 1979, 1980 et 1982, passant ainsi de l’ovale de Daytona aux pistes du Rallye-Raid, créé par Thierry Sabine (1949-1986).

Revenons aux « 24H du Mans », pour signaler que Christine Beckers y participa à quatre reprises, y remportant la « classe 2 Litres », en 1974, sur une « Chevron B23 », se classant 17è de l’épreuve, épaulée par la Française Marie Laurent (1949-2015) et la Belge Yvette Fontaine (°Hasselt/1946). Ayant piloté 47 voitures, de 20 marques différentes, en plus de 20 ans de carrière sportive, elle se reconvertit au journalisme, étant détentrice d’un diplôme de l’ « ULB », étant l’autrice d’un ouvrage intitulé « La Course ou la Vie » (Ed. « Avant Propos »/2014).

Outre douze autres véhicules présents au sein de cette exposition, nous pourrons découvrir, avis aux collectionneurs, plus de 150 voitures miniatures, ainsi que nombre d’objets en rapport avec différentes éditions  des  « 24H du Mans ».

N’oublions pas qu’à l’étage, au sein de la collection permanente, nous vivons, également à l’heure de la  compétition automobile, notamment, grâce à un espace réservé à un héros de la bande dessinée franco-belge,  « Michel Vaillant », créé, en 1957 par l’auteur français Jean Graton (1923-2021), qui eut l’idée de donner vie à ses voitures de papier, d’authentiques « Vaillantes » participant, désormais,7

Rayon bandes dessinées, n’oublions pas, de 7 à 77 ans, et même davantage, de consacrer quelques minutes à la découverte – proche des bolides de « 24H of Le Mans, 100 years of Race History » – de l’espace consacré à  « Tintin », créé, en 1929, par « Hergé » (Georges Remi/1907-1983), où, outre différents miniatures et copies de cases de BD, une « Ford Modèle T » (fabriquée de 1908 à 1929) de la collection permanente d’ « Autoworld » est exposée, elle qui fut dessinée par « Hergé », dans « Tintin au Congo » (1931).

Tant pour les passionnés de courses automobiles que pour les amateurs de BD, en pensant à nos enfants, une visite familiale d’ « Autoworld » s’impose, l’exposition temporaire « 24H of Le Mans, 100 years of Race History » méritant le détour.

Soulignons, enfin, que nous pouvons entrer dans la peau d’un pilote automobile, en utilisant l’un des simulateurs de conduite d’ « Autoworld », disponibles (sans frais supplémentaires) les samedis dimanches et du lundi 01 jusqu’au vendredi 12 mai, dans l’espoir de réaliser le meilleur temps, comme si nous étions sur le circuit des « 24H du Mans ».

Ouverture : jusqu’au dimanche 28 mai, 7 jours sur 7, de 10h à 17h (18h, les sameds, dimanches & jours fériés).  Prix d’entrée (collection permantente et expositions temporaires) : 15€ (12€, pour les seniors / 11€, pour les étudiants / 8€, de 6 à 12 ans / 0€, pour les moins de 6 ans). Contacts : 02/736.41.65 & info@autoworld.be. Site web : http://www.autoworld.be.

Yves Calbert.

 

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