Inauguration de l’exposition « Les 100 ans de Robert Counson ».

écrit par francois.detry
le 06/04/2022

Le discours d’inauguration de l’échevin du Tourisme de Malmedy à l’ouverture de l’exposition retrace le parcours sociétaire de Robert COUNSON.

Chers membres de la famille de Robert Counson,

Mesdames, Messieurs les Présidents des sociétés locales ;

Mesdames, messieurs ;

Bonsoir à toutes et à tous.

C’est avec un grand plaisir qu’au nom du collège, je vous souhaite la bienvenue ce soir au Malmundarium pour le vernissage de l’exposition organisée par la famille de Robert Counson, Le Royal Club Wallon et la Royale Malmédienne dans le cadre de la commémoration du 100 ème anniversaire de sa naissance.

Je me dois tout d’abord excuser l’absence de Monsieur le Bourgmestre qui est actuellement en déplacement à l’étranger.

Si je devais donner un nom à cette exposition, je proposerais « Parcours d’artiste » car la vie et les œuvres de Robert Counson sont véritablement celles d’un artiste hors du commun.

Car pour être un artiste, il faut certes avoir du talent et Robert Counson en avait beaucoup, beaucoup ;mais il faut sans cesse le travailler, remettre l’ouvrage sur le métier. Et c’est bien cela que Robert Counson a fait durant toute sa vie à la fois dans ses activités professionnelles et culturelles.

L’exposition que vous avez organisée ici au Malmundarium montre la richesse et la diversité des talents de Robert et parmi ceux-ci, on peut notamment citer ceux de musicien, chanteur, auteur-compositeur, accordéoniste, flûtiste, directeur de société, professeur de musique, Scryeur de rôles et bien d’autres liés à sa gentillesse et sa disponibilité.

Quel parcours de vie !! : Né à Liège le 8 janvier 1922, ayant passé sa prime jeunesse à Sprimont, Robert a toujours été attiré par la musique et l’accordéon fut vraiment pour lui l’instrument fétiche qui le lança dans son parcours d’artiste.

Tout petit déjà, Robert se sent attiré par la musique. Encouragé par son grand-père, il va mener de front son écolage et l’étude du solfège à l’école de musique de sa commune, où il a comme professeur de solfège, Octave CORBUSIER qui enseigne aussi au Conservatoire de Verviers. Ces études dureront 4 années.

A l’âge de 4 ans, il reçoit un vieil accordéon diatonique comportant deux octaves et 12 basses. De cet héritage, Robert en fait tout seul l’apprentissage et parvient très vite à en tirer des airs à la mode qui étaient diffusés à la radio très écoutée à cette époque.

Voyant son goût pour l’accordéon, son grand-père décide qu’il lui faut un véritable accordéon chromatique et qu’il doit suivre un enseignement approfondi dispensé par un professionnel.

Après quelques années, Robert devient un véritable virtuose et participe à tous les concours qui se présentent. Il collectionne coupes, médailles, diplômes et trophées que son grand-père s’empresse d’exposer à la fenêtre de la maison.

Entre 1937 et 1940, grâce aux liens familiaux, Robert est invité à venir jouer de l’accordéon à Malmedy pendant les jours decarnaval.Ainsi, il apprend à connaître et fréquenter les Malmédiens et surtout à apprécier le folklore local.

A la fin de la guerre, Robert vient travailler à Malmedy et très vite, il ne manque pas de se faire de nombreux amis et d’apprécier la chaleur de l’accueil malmédien. La passion de la musique ne cesse de l’animer et avec Léon MARECHAL, Henri BRIFFOZ et Nini PAGOTTO, il fait partie de ce fameux orchestre « Rythme-Boys ».

A cette époque, les partitions étant rares, les musiciens jouent beaucoup à l’instinct et à l’oreille. Et Robert commence alors à se lancer dans les compositions et les arrangements musicaux.L’orchestre les « Rythme-Boys » deviendra célèbre et jouera pendant 20 ans. Entretemps, Sylvain Michel a remplacé Henri BRIFFOZ et René DELHEZ a pris la place de Nini PAGOTTO.

Je me souviens encore avoir pris part à des soirées animées par les Rythme-Boys qui savaient chauffer les salles comme on dit.

En 1960, Robert produit le fameux et célébrissime « Tching Boum », véritable chant national à Malmedy.

 Un an plus tard, il ouvre un cours public d’accordéon et recueille tout de suite un très grand succès. On vient de partout suivre ses cours.

Le 3 décembre 1961, 7 élèves accompagnés de leurs parents et conduits par leur professeur, affrontent le concours organisé par les « Echos de l’Accordéon » de Verviers. Les résultats sont formidables : 3 coupes, 3 médailles d’or et une médaille d’argent.

Le 5 décembre, lors de la petite fête organisée pour célébrer ces victoires, il décide de monter un char d’accordéonistes pour le Cwarmê 1962. Le carnaval 1962 est retardé en raison d’une épidémie de variole sévissant à la frontière allemande et c’est avec fierté que les accordéonistes prennent part au grand cortège du 29 avril.

Sur sa lancée, Robert fonde une nouvelle société musicale, « le Cercle Accordéoniste Malmédien » qui est très apprécié par de nombreux amateurs de musique et de culture populaire. En très peu de temps, 300 familles malmédiennes adhèrent à cette nouvelle société en prenant leur carte de membre.

Avec ce fabuleux parcours artistique,avec toutes ces créations, concerts et festivités, Robert va rapidement conquérir le cœur des Malmédiens.

A ce propos, j’ai entendu à plusieurs reprises dire :

Robert Counson, C’êss on Mâm’diyin pû Mâm’diyin qu’on vray Mâm’diyin !!!!

C’est extraordinaire comme reconnaissance parce esse on Mâm’diyin pû Mâm’dyin qu’on vray Mâm’dyin ; c’est être Malmédien plus Malmédien qu’un Né Natif de Malmedy….

En parodiant un peu Platon qui a dit : Si on veut connaître un peuple, il faut écouter sa musique, on pourrait dire : «  Si vô volô saveûr pokwè à Mâm’dî, on z’a bon, vô n’av k’a hôuter lu muzik et les tchants da Robert Counson.

Car, oui, les chansons et les compositions musicales de Robert Counson traduisent incontestablement les fondements de l’âme malmédienne empreinte de générosité spontanée, de joie de vivre, de bienveillance et de ce souci de bien faire la fête. Comme toutes les musiques du monde, les musiques de Robert Counson révèlent ce que nous sommes, sans faux- semblant avec nos forces et nos fragilités.

Robert Counson est un auteur talentueux qui a offert au folklore malmédien un trésor de chants et de musiques qui ont donné un souffle nouveau à notre Cwarmê.

Les œuvres de Robert Counson font vraiment partie de notre patrimoine culturel et folklorique car si elles traversent le temps qui passe en étant interprétées et transmises, elles existent surtout parce qu’ellessont écoutées, jouées ou chantées notamment par de nombreux malmédiens et malmédiennes de tout âge.

Les œuvres de Robert ont créé, créent et créeront encore longtempsdes liens entre les malmédiens à travers le temps. Ces oeuvres rapprochent ceux qui les écoutent, ceux qui les transmettent, ceux qui les interprètent, ceux qui les jouent ensemble unis dans le respect, la diversité et l’écoute de l’autre.

Cet héritage que nous a laissé Robert est un pilier du Bien Vivre Ensemble à Malmedy.

Au nom de la ville de Malmedy, je félicite et remercie vivement les membres de la famille de Robert Counson, la Royale Malmédienne et le Royal Club Wallon pour avoir mis en place cette belle exposition et honorer ainsi la mémoire du Citoyen d’honneur, Robert Counson.

Bravo l’artiste, bravo à toutes celles et tous ceux qui nous ont rappelé le parcours de vie de Robert qui a tracé un sillon des plus fécond sur notre terre malmédienne.

Merci l’artiste et vive le Tchin Boum.

 

 

  • Robert Counson, citoyen d'honneur de la ville de Malmedy
  • Partition de "Tchin Boum"
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