Le musée vir[us]tuel de la Ville d’eaux - n ° 15 Tambour de tirage au sort
Ce « tourniquet » a servi au tirage au sort à Spa depuis 1885. Auparavant, pour cette opération, les jeunes Spadois devaient se rendre à Theux.
En Belgique, le service militaire obligatoire, tant redouté par les jeunes gens, a été supprimé il y a 25 ans déjà. On a fait du chemin depuis la fin du 19e siècle où cet apprentissage Ce « tourniquet » a servi au tirage au sort à Spa depuis 1885. Auparavant, pour cette opération, les jeunes Spadois devaient se rendre à Theux.
En Belgique, le service militaire obligatoire, tant redouté par les jeunes gens, a été supprimé il y a 25 ans déjà. On a fait du chemin depuis la fin du 19e siècle où cet apprentissage durait 4 ans dans les armes montées et 3 ans dans l’infanterie.
A cette époque, ledit service n’était pas généralisé. Le ministère de la Guerre recrutait les conscrits par tirage au sort. Un système aussi injuste que pittoresque…
Le contingent à fournir par chaque commune était fixé d’avance. Ainsi, en 1907, la ville de Spa dut envoyer 20 gaillards, ni plus ni moins. On convoqua donc 72 jeunes gens en âge d’assumer cette obligation. On plaça dans le tourniquet prévu à cet effet 72 numéros. C’est le hasard qui décida des choses. Les plus chanceux tirèrent un numéro supérieur à 20 échappant ainsi à l’obligation de « marcher soldat » comme on disait à l’époque. Pour les autres, pas moyen d’y échapper sauf quelques privilégiés dont la famille pouvait payer un « bon numéro » pour qu’il effectue le service militaire à la place de leur fils.
Le tambour présenté aujourd’hui contient encore des numéros. Ils étaient placés dans des « olives » en bois à la manière d’un jeu de cavagnole. Peut-être s’agit-il de ceux de 1909, année où il sera utilisé pour la dernière fois à Spa, puisqu’à partir de 1910 on généralisa le service obligatoire, ce qui consistait à enrôler un fils par famille. Trois ans plus tard, le service militaire devient personnel, obligatoire et universel pour tous les hommes âgés de 20 ans.
Comme Pierre Lafagne, on ne peut s’empêcher de penser aux appelés de la classe 1912 qui, après 2 ans de service militaire, sont revenus dans leur foyer pour être rappelés quelques mois plus tard lorsque la Première guerre sera déclarée.
Profitons de cet article pour présenter également un objet à usage inverse : l’urne de vote de la Société d’Agrément.
Tout d’abord, un petit mot sur le contexte… 1819, Spa est sous domination hollandaise. Certains bourgeois spadois contestaient cette occupation et fréquentaient le cabinet littéraire de la famille Dommartin. C’est là que naquit la Société d’Agrément, sorte de club à l’anglaise où « on ne peut se présenter au local en veste ronde ou en sarrau ». Les membres disposaient de journaux, de revues, d’une bibliothèque, d’une buvette et de tables de jeux pour le billard, les échecs et les jeux de dames.
Elitiste, la société tenait à sélectionner les postulants qui devaient répondre à certains critères pour être admis. Pour ce faire, chaque candidature était mise en ballotage. Le vote se faisait à l’aide de ballottes (petites boules en bois) déposées dans l’urne par les votants soit du côté clair, pour le consentement, soit du côté noir, pour le refus. S’il y avait plus de boules du côté noir, donc plus de black balls, le candidat était refusé. D’où le verbe « blackbouler », utilisé encore aujourd’hui.
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Détails de l’urne de ballottage :
Dimensions : longueur : 45 cm / largeur : 25 cm / hauteur : 39 cm
Epoque : 1885-1909
Technique : ossature en métal peint et verre
N° d’inventaire : K0023c
Photographies :MC Schils
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Bibliographie :
Lafagne, Pierre, Le Petit train. Souvenirs spadois, t. II, tapuscrit, 1975.
Catalogue visiteurs de l’exposition Les casinos de Spa, Musée de la Ville d’eaux, 2013.
Jérôme, Jules et Léonard, Charles, Société Royale d’Agrément. Spa 1819, [1994]
https://www.lecho.be/dossier/130ans/leopold-ii-rend-obligatoire-le-servi...
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