Palmarès du 20è "Cinémamed", ce Samedi 05 Décembre : "I am afraid to forget your Face" et Nouvelles des Festivals

écrit par YvesCalbert
le 07/12/2020

L’année 2020, assurément, restera marquée, à jamais, sur le plan culturelen général, et cinématographiqueen particulier… Et si, en ce mardi 1er décembre, les Musées et les Expositions viennent de rouvrir, et pour nous cela répondait à un besoin, au niveau du Cinéma, aucune date précise de réouverture n’est avancée, la probabilité étant que les salles restent fermées, au moins, jusqu’à la mi-janvier, voire jusqu’aux premiers jours de février

Ainsi donc le « Cinémamed » – qui vient de se clôturer ce samedi 05 décembre – n’a pas pu fêter, en présentiel, sa 20è édition, ayant dû, pour la première fois, être organisé virtuellement, ce qui n’a, néanmoins, pas nuit à son succès, même si, traditionnellement, ce type de Festival vit de ses rencontres, tant sur le point des professionnels qu’entre festivaliers, tout heureux de pouvoir paticiper à des débats avec des réalisateurs.trices, voire d’échanger avec l’un ou l’autre acteurs.trices

L’essentiel, le « Cinemamed » a bien eu lieu en 2020, les organisateurs ayant décidé, pour la première fois, de privilégieren compétition, les courts-métrages du pourtour méditerranéen.

*** Compétition Courts-Métrages :

* Prix du Jury Jeunes  (composé de 8 membres, âgés de 18 à 26 ans) :

« I am afraid to forget your Face » (Sameh Alaa/Egypte-Fra.-Bel.-Quatar/2020/15’/film lauréat, en 2020, de la « Palme d’Or du Court-Métrage » du 72è « Festival de Cannes »)

Synopsis « Après 82 jours de séparation, Adam s’engage sur un chemin dangereux afin d’être réuni avec celle qu’il aime, quoiqu’il en coûte… »

Avis du Jury : « Ce court-métage nous montre, pour une fois, l’amour du point de vue d’un homme, sa sensibilité et son chagrin. Nous avons aimé cette image rafraîchissante et neuve. »

Critique de Kevin Giraud, pour « Cinergie.be » : « Pépite coup de poing du réalisateur égyptien Sameh Alaa. De plan en plan, ‘I am afraid to forget your face’ révèle un monde et lève le voile sur un univers de formes et de teintes  envoûtantes. Avec son personnage, nous vivons chaque instant de son périple, subissons chacun des défis qu’il relève en silence. La tension insufflée par le montage et les mouvements de caméra s’alterne avec des moments de stase, des instants de détails. Loin d’être superflus, ceux-ci posent le propos du réalisateur : nous faire découvrir cet autre pan de la réalité, cette façon de ressentir la vie autrement. En silence, avec tact, Sameh Alaa nous donne la main et nous emmène avec son personnage à la rencontre de ce monde qu’il filme avec délicatesse et douceur, avec respect et bienveillance… Et ce n’est qu’aux derniers instants du film que nous pouvons enfin comprendre pourquoi ce voyage lui était nécessaire, et pourquoi ce court métrage fait partie des indispensables de l’année 2020. »

* Prix du Public :

Sur 13 films en compétition, le public n’a pû départager deux films, sacrés lauréats ex-eaquo :

*** « Le Bain » (Anissa Daoud/Tunisie-Fra./2020/15’)

Synopsis : « Imed, un jeune père, se retrouve pour quelques jours et pour la première fois seul avec son fils de 5 ans, car sa femme part en déplacement professionnel. Il va devoir affronter ses peurs les plus profondes… »

Avis du Jury : « Des images rares d’intimité père-fils qui révèlent des blessures enfouies. »

*** « Maradona’s Legs » (Firas Khoury/All.-Palestine/2019/23′/film lauréat de trois Prix, en 2020, au 42è "Cinemed", à Montpellier, ceux "du Public", "du jeune Public" et "de Canal+"). 

Synopsis : « Pendant la Coupe du Monde de Football de 1990, deux jeunes palestiniens sont à la recherche des ‘Jambes de Maradona’, le dernier autocollant manquant, dont ils ont besoin pour compléter leur album de vignettes ‘Panini’… »

Avis du Jury « Un récit attendrissant mais néanmoins politique, qui permet de parler d’identité. »

A noter : 40 personnes ayant voté pour ce « Prix du Public » recevront deux mois d’abonnements gratuits à la plateforme « Sooner » qui nous a permis de vivre, en ligne, ce 20è « Cinemamed ». Quand au lauréat du « Prix du Jury », le cinéaste égyptien Sameh Alaa, il reçoit 500€ de la « Cocof » (« Commission communautaire française »).

Mot de conclusion des organisateurs : « En ces temps troublés, il nous paraissait essentiel, avec cette édition en ligne, de faire rayonner la culture méditerranéenne et de proposer au public des films exclusifs. Même si cette formule ne remplacera jamais la convivialité, les rencontres et l’échange entre le public et les invité.es – qui font partie intégrante du Festival – elle permettra de faire évoluer le festival, de l’enrichir à l’avenir et d’en sortir finalement plus fort. »

… Mais quand donc pourrons-nous, en Belgique, retrouver nos sallesdans le respect, évidemment, de toutes les normes sanitaitres, alors qu’elles sont ouvertes aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, sachant que dès le mardi 15 décembre, elle le seront, également en France et au Luxembourg ???

Pourquoi le Gouvernement fédéral n’évoque-t-il plus jamais cette problématique, alors que, masqués en salles, respectant les distances physiques entre les spectateurs ou bulles sociales, disposant de gel hydroalcoolique, les exploitants de salles ont pris toutes les précautions voulues, la vente de nourriture et de boissons étant interdite, en n’oubliant pas que lorsque nous regardons un film, nous ne parlons pas et ne sommes jamais assis face à face

Ainsi, Thierry Laermanssecrétaire général de la « FCB » (« Fédération des Cinémas de Belgique ») vient de déclarer : « Il n’y a pas de cluster, pas de contamination ! Pour le secteur, cette fermeture, qui se prolonge, est une catastrophe. Pour beaucoup de salles, les deux semaines de fin d’année représentent 10% e leur chiffre d’affaires annuels… » 

Et, au delà du problème financier, notons le propos du codirecteur de « Cinéart »Stephan De Potter, rapporté par Fabienne Bradfer, pour « Le Soir » : « Les gens ont besoin de se divertir, de sortir du marasme qu’impose cette crise. C’est vital… C’est renversant de voir à quel point le fédéral se fout de la Culture…Nous sommes les grands oubliés… Pourquoi nous empêche-t-on de faire notre travail ?… »

Un travail qui s’apparente à de l’aide psychologique apportée aux personnes marquées par une trop longue crise sanitaire, entammmée à la mi-mars. Un appui qui n’est toujours pas de mise à l’occasion des Fêtes de Fin d’AnnéeDans la situation actuelle, alors que l’on nous recommande de ne pas voyager, plus que jamais, nous avons besoin de nous évader, de rêverce que le Cinéma nous offre, en toute sécurité

Enfin notons, ce que Jean-Pierre Winberg, président du « Ramdam Festival », à Tournai, vient de déclarer, à l’occasion d’une conférence de presse virtuelle, annonçant l’annulation de la 11è édition de ce Festival, initialement programmée du samedi 16 au mardi 26 janvier : « L’ADN du ‘Ramdam’, c’est d’abord la vision de films en avant-première, en salle, et devant un large public participant aux débats avec les équipes de films. Complétant ces valeurs de base, nous accordons une attention toute particulière à l’importance de la rencontre, de l’échange, de la discussion entre festivaliers durant ces dix jours de découvertes. Cette convivialité intelligente fait désormais partie intégrante de notre évènement. Il est donc hors de question de s’en priver et d’en dénaturer le ‘Ramdam’. »

Résilients, soucieux de rebondir, les cinq partenaires organisateurs tournaisiens – qui avaient déjà dû annuler trois journées de leur Festival, en 2015, suite à la menace d’attentats terroristes – nous ont annoncé l’organisation de cinq journées de rencontres cinématographiques, dès la fin février ou le début mars 2021…

De même, initialement prévue du vendredi 15 au samedi 23 janvier 2021, la 15è édition du « Festival du Film d’Ostende » sera remplacée par des « FFO Nights », dont le calendrier reste à déterminer, le film qui devait en faire son Ouverture« Red Sandra » (Jan Verheyen Lien Willaert/Bel./100’/2020) devant être à l’affiche de l’une de ces « FFO Nights »dans l’attente de sa sortie en salles

Si la Cérémonie des « Ensor » sera bien organiséede manière virtuelle, via « Canvas », le samedi 23 janvier 2021, la 11è édition des « Magritte du Cinéma » est annulée, compensée par une série d’événements dédiés au septième art, qui se tiendront du vendredi 05 au dimanche 07 février 2021.

Réjouissons-nous donc que le « Cinemamed » ait pu se dérouler, certes en virtuel, ayant assuré, via « Sooner », la programmation de 39 films (13 courts et 26 longs, aux récits audacieux, engagés, touchants, venus de 21 pays (Albanie, Bosnie et Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Egypte, Espagne, France, Grêce, Italie, Israël, Kosovo, Liban, Lybie, Macédoine du Nord, Maroc, Palestine, Roumanie, Serbie,Tunisie, Turquie et Belgique). 

Yves Calbert.

 

  • Prix du Jury : "I am afraid to forget your Face" © Sameh Alaa/"New Europe Film Sales"
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