13 mai 2020 : 70e anniversaire du premier Grand Prix de l’histoire de la Formule 1, couru à Silverstone.
Le gâteau d’anniversaire ne sera pas soufflé en grande pompe. Car la crise du coronavirus plombe l’ambiance générale. Tant l’incertitude sur la reprise est grande, tant les répercussions financières risquent d’être gigantesques.
En ce 13 mai 1950, plus de 200 000 spectateurs affluent sur la base aérienne de la Royal Air Force, située à proximité de ce village du centre de l’Angleterre pour assister au «GP de l’Europe». Quelques années auparavant, sur le même site, des centaines d’avions britanniques avaient été fabriqués pour lutter contre l’Allemagne nazie.
Mais ce samedi(!)-là, l’ambiance est guillerette, en présence du roi Georges VI et la reine Elizabeth pour assister à la première manche d’une saison qui comptera sept rendez-vous, dont Monaco, Spa-Francorchamps, Monza ou encore Indianapolis.
Vingt et un pilotes vont entrer dans l’histoire au volant d’Alfa Romeo, Maserati, ERA, Talbot-Lago ou Alto. Les plus grands constructeurs du moment sont présents, sauf un : Ferrari. Estimant que les primes de départ offertes n’étaient pas assez élevées, Enzo Ferrari, doutant du succès de Silverstone, a préféré aligner ses voitures officielles sur une autre course, à… Mons. Une erreur de jugement vite corrigée puisqu’une semaine plus tard, la célèbre marque au cheval cabré sera bien présente à Monaco. Depuis, elle n’a jamais quitté la F1…
Vitesse moyenne: 146 km/h
Si ce premier Grand Prix enthousiasme la foule et la presse européenne, il ne donne pourtant pas lieu à une énorme bataille sportive.
«Quant à la lutte qui eût pu être meurtrière pour les machines, elle n’eût pas eu lieu. Alfa fit une course d’équipe dans une parfaie discipline et si Fangio dut abandonner à 8 tours de la fin, c’est que cette journée n’était pas celle de sa chance», écrira le quotidien français L’Équipe.
Après 2 heures 13 minutes 23 secondes de course, le podium est 100% Alfa avec Farina devant Fagioli et Pernell. La vitesse moyenne du vainqueur ? 146,378 km/h. En 2019, Lewis Hamilton a remporté le Grand Prix à Silverstone à une vitesse moyenne de 226,420 km/h sur un tracé très largement modifié.
Moins de quatre mois plus tard, Guiseppe Farina deviendra le premier champion du monde de F1, devant Juan-Manuel Fangio. Depuis lors, trente-deux autres pilotes ont succédé au «Nino».
L’an dernier, le cap des 1 000 Grands Prix a même été franchi à Shanghai. Et le Covid-19 a arrêté le boulier compteur sur 1 018. Dans son histoire, la F1 avait certes déjà connu une pause de six semaines en 1957, à cause de l’annulation des Grands Prix de Belgique et des Pays-Bas (*), mais jamais, elle n’avait été à l’arrêt aussi longtemps.
Aujourd’hui, la F1 espère faire à nouveau vrombir ses moteurs dès le 5 juillet en Autriche, à huis clos. Mais le coronavirus laissera des traces sur cette dame de 70 ans, qui continue malgré tout à faire fantasmer.
(*) À l’époque, la crise du Canal de Suez avait provoqué une flambée des prix du pétrole, et les organisateurs des deux courses avaient demandé aux équipes de réduire leurs prétentions financières pour participer. En vain. ( Pascal ALEXANDRE - L'Avenir )
Vidéo en annexe : Circuit de Francorchamps en 1955 :
https://www.facebook.com/hermann.delhasse/videos/1459797154135893/