Dictée de novembre

écrit par dictee.2008
le 04/01/2009

Paroles de boulangère.

J’allais fermer la boutique quand ils sont entrés. Deux grands garçons pâles avec des vestes fripées. Des jumeaux. On a beau dire : quand deux personnes se ressemblent à ce point, c’est une chose bien saisissante. C’est comme de la magie.
On se surprend à penser qu’ils pourraient aussi bien disparaître dans un nuage de fumée, puis réapparaître en miniature, et en quatre exemplaires, ou bien en une seule personne de trois mètres de haut.
On se dit qu’ils sont sans doute capables d’accomplir tous les prodiges et que, s’ils ne le font pas, c’est juste par modestie.
Est-ce que leur mère pouvait seulement les distinguer, ces deux-là ? Sans doute que oui, sans doute qu’elle connaissait le secret, la minuscule, la presque invisible différence : un léger balancement de la tête chez l’un, une espièglerie dans l’œil chez l’autre. Comment savoir?
Les jumeaux se ressemblent davantage les jours de pluie, paraît-il. C’est encore un de leur mystère.

Mourlevat Jean-Claude, L’enfant Océan, Pocket Jeunesse
GD

7065 lectures
User default img
dictee.2008