Spa Six Hours. 20ème anniversaire.

Beaux succès d’assistance et de participation (plus de 600 voitures et 1000 pilotes) pour cette édition jubilaire des Spa Six Hours, qui s’est déroulée le premier week-end d’automne dans des conditions météorologiques de circonstance. Les deux épreuves initiales du samedi se sont disputées sur une piste humide. Le reste du meeting a été épargné par les intempéries, ce qui ne signifie pas nécessairement que la température du revêtement était idéale.
S’il ne faisait pas très chaud à Francorchamps, les pilotes ont fait monter la température en offrant un bien joli spectacle au public dans la majorité des séries.
Comment en est-on arrivé là, dans ce qui constitue un must au calendrier des épreuves classiques ?
A l’origine, il s’agissait tout simplement d’une course de six heures pour véhicules anciens. Quelques Anglais ont eu vent de cette compétition et s’y sont inscrits. Ils ont entraîné d’autres compatriotes, friands de rencontres classiques. Au fil du temps, les Insulaires sont venus de plus en plus nombreux dans les Ardennes, pour atteindre actuellement 80 % environ du plateau ! La course s’est ainsi transformée en meeting se déroulant sur deux journées, bien remplies et variées au demeurant. Qu’on en juge : monoplaces, GT, voitures de tourisme et prototypes des années 50 à 80 ; sprints de 20 à 30 minutes, endurances d’1 heure à 1 h 40 ; puis bien sûr le clou du spectacle, les Six Hours, qui ne réunissaient pas moins de 104 véhicules au départ ! La structuration de l’épreuve était, comme toujours, bien équilibrée : 16 courses en 2 journées ; 4 d’entre elles se disputaient en 2 épisodes, à raison d’un le samedi et le second le dimanche ; 8 autres, réparties équitablement elles aussi sur le week-end, ne comportaient qu’une seule manche. Le timing a été généralement bien respecté. Les courses se sont enchaînées à un rythme cadencé. Le prix d’entrée était lui aussi attractif : 25,00 € pour plus de 17 heures de sport automobile sans compter les qualifications, dans une ambiance décontractée, fair-play, « british », loin de ce que nous connaissons trop souvent à l’heure actuelle.
Preuve que les Spa Six Hours ne laissent pas indifférent et montent en puissance, ce sont les participations de pilotes comme Jackie Oliver (BMW, U2TC, ancien pilote de F1 et ex-coéquipier de Jacky Ickx notamment), Klaus Ludwig (ex-sport protos, ex-DTM, …), Claudia Hürtgen (pilote officielle BMW, ex-DTM), Emmanuele Pirro (5 fois vainqueur au Mans), Phil Keen (Strakka Racing, WEC), Nigel Greensall (Chad Racing, ex-BTCS), David Hart (GT, sport protos) et le jeune Brendon Hartley (N-Z, pilote-essayeur chez Mercedes GP, sport protos, WEC), notamment. A côté de ces cadors, on retrouvait les Minshaw, Glasel, Voyazides, Monteverde, Wills et consorts, qui hantent habituellement ces épreuves avec brio.
Le point d’orgue était constitué par les fameuses Six Hours, d’où tout le bonheur est venu. Disputées le samedi de 16 à 22 heures, on y voyait s’aligner une palette très vaste de véhicules anciens, de la petite Mini à la grosse GT 40. Six d’entre elles avaient d’ailleurs monopolisé les trois premières lignes de la grille de départ, avant de se faire surprendre le temps d’un relais par une Corvette particulièrement bien conduite. La victoire revint un peu chanceusement à la # 8 de Voyazides et Hadfield, après l’abandon de la # 40 de Wills et Hartley à 3 tours de la fin.
Autre attraction, le Grand Prix Masters (anciennes F1) réunissait 24 concurrents, sur des voitures de légende des années 68 à 78. Cinq Belges disputaient l’épreuve : J.-Michel Martin (ex-vainqueur des 24 heures de Francorchamps version tourisme), deux fois deuxième sur sa Fittipaldi F8, derrière le Britannique Simon Fish (GB, Ensign N 180) ; Alain Plasch (Fittipaldi F5A) ; Patrick Van Heurck (Brabham BT26); Christophe D' Ansembourg (Williams FW07/C) et Paul Grant, Trojan 103, victime malheureusement d’un accident le samedi mais qui se rétablit en milieu hospitalier et à qui nous souhaitons une prompte guérison. Il s’agissait du plus beau plateau présenté dans cette catégorie à Spa depuis longtemps. En plus, la course ne se résumait pas à un défilé ennuyeux, comme ce fut parfois le cas par le passé.
Les U2TC méritaient aussi une attention particulière. La manche unique fut très spectaculaire. Les pilotes fougueux des Alfa, Cortina, BMW, Mini et Fiat Abarth principalement s’en donnèrent à cœur joie. De la bagarre, des glissades, des contre-braquages à la pelle. Du bel ouvrage ! Les autres catégories (formules Junior, Woodcote Trophy, Top Hat Masters, …) nous offrirent aussi de belles passes d’armes et nous permirent de revoir à l’œuvre de superbes véhicules qui nous replongèrent quelques décennies en arrière, à une époque où la compétition automobile sentait bon la convivialité. C’est l’option qu’ont choisie les chevilles ouvrières de Roadbook, Vincent Collard et Alain Defalle. Ils ont visé juste ! Résultats à consulter sur www.roadbook.be

Texte : G. Dubois.
Photos : L. Dubois.
Avec la collaboration de Actu-moteurs.com.

Lien vers la rubrique Sport moteur de Ludovic Dubois

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