Marcel Jeanpierre, le sourcier qui a découvert des sources de Bru-Chevron, est décédé

écrit par francois.detry
le 29/10/2020
Marcel Jeanpierre, le sourcier

L ’homme s’était construit une solide réputation de radiesthésiste, bénéficiant de dons sensoriels.

Il aura baigné dedans tout au long de son existence, ou presque. Nonante années avant de s’éteindre, ce mardi à 96 ans, Marcel Jeanpierre vivait sa première expérience d’hypersensibilité. S’emparant de la baguette d’un sourcier venu travailler chez son parrain, il avait, déjà, découvert de l’eau. Un événement révélateur pour le natif d’Aisomont, sur les hauteurs de la commune de Trois-Ponts. «Ce n’est toutefois que plus tard, aux alentours de la vingtaine, que son intérêt a réellement été réveillé lorsqu’il a su aider un voisin, qui creusait un puits, à trouver de l’eau», retrace Jean-Philippe Legrand, auteur du livre Marcel Jeanpierre, sourcier d’Ardenne, sorti en 2018. Un ouvrage qui permet au principal intéressé de transmettre ses découvertes, ses pérégrinations, ses exploits.

Dans la foulée de cette (seconde) révélation, qui «a réveillé son intérêt», Marcel Jeanpierre a circulé dans les bois de sa région sans relâche. Pendant trois ans, pour s’exercer à l’art du sourcier. Une période à laquelle a succédé son entrée dans le milieu des puisatiers, grâce au fontainier de Stavelot. Après avoir collaboré avec de nombreuses Communes wallonnes, Marcel Jeanpierre a vécu un nouveau grand tournant dans sa vie, et sa carrière. Jean-Philippe Legrand: «Il a fait de la prospection pour les eaux de Bru-Chevron, parvenant à trouver d’autres sources d’eau carbogazeuse. Alors que l’université de Liège, après deux ans de recherches, avait conclu qu’il n’y en avait plus! Ses trouvailles ont permis de démultiplier la production de l’usine.» En même temps qu’asseoir sa réputation au sein du groupe Spadel, pour le compte duquel il aura voyagé, baguette à la main, à travers l’Europe.

En parallèle, le Tripontain n’avait pas son pareil pour s’attaquer aux ondes nocives dans les foyers, aider à retrouver des objets perdus voire des personnes disparues. Il exerçait, aussi, comme rebouteux. Avant son décès, il pratiquait toujours, mais «dans un cercle très restreint, avec peu d’assiduité, en se fiant à ses premières impressions».

Conscient de l’étendue de ses capacités, il n’hésitait pas à répéter, en wallon: «Dès Marcel Jeanpierre, tu pous fé l’toûr du l’Bèljike, t’ènnè troûv’rè nin deûs'! ( Des Marcel Jeanpierre, Tu peux faire le tour de la Belgique, tu n’en trouveras pas deux !». «Mais à côté, il avait une posture modeste, héritée du monde fermier. Il ne se mettait pas en avant.» D’ailleurs, il se plaisait également à dire que pour exercer comme lui, «i fât èsse on pô jan-fout'!» («Il ne faut pas se prendre la tête»). «Il ne cherchait pas à expliquer son don d’hypersensibilité, ni la radiesthésie, il se contentait de les utiliser.»

Son hypersensibilité avait un désavantage: «Il disait que beaucoup de lieux et de situations lui étaient insupportables. Comme avoir un GSM trop proche de lui. Il n’en avait pas », ajoute l’auteur.

Marcel Jeanpierre laisse derrière lui une quantité inimaginable de gens marqués par ses mots, son aide, sa disponibilité.

© Antoine VIDUA - L'Avenir

Le livre de Jean-Philippe Legrand, "MARCEL JEANPIERRE, SOURCIER D'ARDENNE, les exploits d'un chercheur d'ondes", Edition Mémoires ardennaises, www.memoires-ardennaises.be,  543 pages)...

 

  • Marcel Jeanpierre, le sourcier
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  • Marcel Jeanpierre au travail pendulaire
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